2016 marque le début de l’ère des objectifs de développement durable (ODD). L’Éthiopie progresse dans la lutte contre la tuberculose, maladie infectieuse la plus meurtrière avec l’infection à VIH. Le pays est déterminé à atteindre la cible des ODD consistant à mettre fin à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030 et a pleinement intégré la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose – la nouvelle feuille de route pour venir à bout de cette maladie meurtrière – dans son plan stratégique national contre la tuberculose.
OMS/N. Tesfaye
Le Premier Ministre éthiopien, le Dr Kesetebirhan Admasu, a déclaré qu’il serait impossible de vaincre l’épidémie de tuberculose sans une volonté politique résolue et sans l’engagement des communautés. C’est justement à la volonté politique dont elle fait preuve depuis 10 ans, et à une armée de plusieurs milliers d’agents de vulgarisation sanitaire et de bénévoles, que l’Éthiopie doit son succès dans la lutte contre la tuberculose.
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L’Éthiopie a réussi à sensiblement améliorer l’accès aux services de santé grâce à son programme de vulgarisation sanitaire, qui mobilise plus de 40 000 agents dans l’ensemble du pays. Ceux-ci ont notamment pour tâche d’aider les personnes présentant des symptômes de la tuberculose à accéder au dépistage et de les assister pendant le traitement. Anuma Moreda (à gauche) et Gobinei Kebede (à droite) expliquent leur travail quotidien d’agents de vulgarisation au poste de santé Meti Walga de Wolisso, situé à deux heures de route d’Addis Abeba.
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Anuma et Gobinei gagnent environ 100 dollars (US $) par mois, mais espèrent obtenir une augmentation sous peu. Leur salaire initial il y a 8 ans avoisinait 28 dollars. Toutes deux travaillent dans un des 15 000 postes de santé du pays. Quand elles repèrent des cas présumés de tuberculose dans leur communauté, elles les orientent vers le centre de santé le plus proche pour qu’ils y soient diagnostiqués et traités. La lutte antituberculeuse est l’une des 16 interventions de santé qu’assurent ces jeunes femmes.
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En plus de déployer des agents de vulgarisation sanitaire au sein des communautés, le ministère éthiopien de la Santé a investi pour organiser le travail de milliers de bénévoles sur l’ensemble du territoire. Ces bénévoles agissent en première ligne dans les communautés pour repérer les villageois qui pourraient être atteints de tuberculose. Avec les agents de vulgarisation sanitaire, ils forment ce qu’on appelle «l’armée de développement sanitaire». Hirpessa Geleta (à gauche) et Angasu Dhuguma (au milieu) travaillent comme bénévoles à Wolisso. La maladie a été détectée chez Beyera Guta (à droite), agriculteur et père de 5 enfants, par son cousin Hirpessa Geleta.
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Hirpessa Geleta, bénévole de 42 ans, pensait que son cousin Beyera Guta (en photo) avait peut-être la tuberculose. Beyera prenait des antibiotiques et un «miel spécial» depuis un mois avant que le diagnostic de tuberculose ne soit établi. Il croyait avoir un simple rhume. Grâce à la formation qu’a suivie Hirpessa, Beyera a été orienté vers un centre de santé qui a posé le diagnostic, puis il a suivi un traitement antituberculeux pendant 6 mois. Il a maintenant repris son travail d’agriculteur et continue à subvenir aux besoins de ses 5 enfants.
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Malgré les progrès remarquables qu’elle a réalisés dans la lutte contre la tuberculose depuis une dizaine d’années, l’Éthiopie continue à supporter une lourde charge de tuberculose et de tuberculose multirésistante (MR). L’hôpital ALERT d’Addis Abeba est l’un des 40 centres de santé du pays capable de diagnostiquer et de traiter la tuberculose MR. L’unité spécialisée de l’hôpital a été rénovée en 2001 avec le soutien du Gouvernement éthiopien et de l’Agence des États-Unis pour le développement international (programme TB CARE). Elle utilise le test rapide Xpert MTB/RIF® (à droite sur la photo) pour dépister la tuberculose et la tuberculose MR. L’Éthiopie prévoit d’augmenter le nombre de centres qui diagnostiquent la tuberculose MR dans l’ensemble du pays.
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Bethlehem Mekonin, patiente de 25 ans atteinte de tuberculose MR, à l’hôpital ALERT d’Addis Abeba. Mère de jumeaux d’un an, Bethlehem était malade depuis 6 mois avant de venir se faire soigner à l’hôpital. Son mari, chauffeur routier, souffrait de tuberculose MR. Il a perdu son travail alors qu’il était sous traitement, à la suite de quoi le couple s’est séparé. Bethlehem vit maintenant avec sa mère et ses enfants. Mais elle craint que ses enfants ne la reconnaissent pas quand elle sortira de l’hôpital et rentrera chez elle. Elle est hospitalisée depuis un mois et son état s’améliore. Elle a hâte de trouver un emploi quand elle regagnera sa communauté. L’Éthiopie a entrepris d’étendre les régimes d’assurance maladie communautaire pour que les gens qui travaillent dans le secteur informel, comme le mari de Bethlehem, puissent bénéficier de soins de qualité sans s’exposer à des difficultés financières en cas de maladie.
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Alemnesh Birhanu, patiente de 27 ans atteinte de tuberculose MR, à l’hôpital ALERT. Alemnesh, qui n’est pas mariée et n’a pas d’enfants, a contracté la tuberculose MR alors qu’elle travaillait pour un service de bus. Elle est sous traitement à l’hôpital depuis 3 mois après analyse de ses expectorations par un centre de santé local situé à la périphérie d’Addis Abeba. Elle ignorait la différence entre tuberculose et tuberculose MR avant de venir à l’hôpital. Elle ne travaille plus depuis 6 mois, mais en tant que fonctionnaire, elle a droit à un salaire pendant 8 mois au total.