Les situations d’urgence humanitaire accroissent le risque de transmission des maladies infectieuses. Les flambées (de paludisme, de rougeole et de choléra par exemple) sont souvent une cause majeure de maladies et de décès pendant les crises.
Le projet mondial de système d’alerte et d’intervention rapide (EWARS) est une initiative de l’OMS visant à repérer de façon précoce les flambées de maladies épidémiques afin d’être en mesure de les contenir dans les situations d’urgence.
Ce système accompagne les ministères de la santé et les partenaires sanitaires en apportant un appui technique, en organisant des formations et en fournissant des outils de terrain.
Il permet d'alerter et d’intervenir rapidement en cas de maladies, même dans les environnements opérationnels les plus compliqués. Le kit EWARS comprend du matériel de terrain durable nécessaire pour mettre en place et gérer des activités de surveillance ou d’intervention sur le terrain.
Ce photoreportage illustre la façon dont le premier kit EWARS a été mis en place à Mingkaman, un camp de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays au Soudan du Sud.
OMS/C. Haskew
Depuis octobre 2015, presque 30 000 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, le Soudan du Sud, ont traversé le Nil pour atteindre Mingkaman depuis l’état voisin de Jongelei. Le grand nombre de déplacés associé au manque d’abris adaptés, ainsi qu’à de mauvaises conditions d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène contribuent aux facteurs de risque élevés de flambées de maladies dans les camps surpeuplés.
OMS/C. Haskew
Au Soudan du Sud, c’est le camp de déplacés de Mingkaman qui a été choisi, en association avec le Ministère de la santé, comme la première zone prioritaire pour mettre en place le Kit EWARS. Sur cette photo, des représentants de tous les partenaires sanitaires œuvrant à Mingkaman, ainsi que du service de santé du comté, sont formés au signalement des cas de maladies à l’aide de téléphones portables.
La formation peut durer jusqu’à 2 jours en fonction de l’environnement et du temps disponible.
La formation peut durer jusqu’à 2 jours en fonction de l’environnement et du temps disponible.
Le kit EWARS contient l’équipement nécessaire pour mettre en place une surveillance et une intervention dans des régions où la connexion Internet ou le réseau électrique ne sont pas fiables. Il contient des téléphones et des ordinateurs portables et un serveur local pour collecter, transmettre et gérer les données relatives aux maladies. Des générateurs et des chargeurs solaires permettent au système de fonctionner malgré les coupures d’électricité.
Un kit coûte environ 15 000 dollars (US $) et permet de surveiller 50 dispensaires fixes ou mobiles, soit environ 500 000 personnes.
Un kit coûte environ 15 000 dollars (US $) et permet de surveiller 50 dispensaires fixes ou mobiles, soit environ 500 000 personnes.
OMS/C. Haskew
Le kit peut être rapidement configuré et déployé dans les 48 heures suivant la déclaration d’une situation d’urgence.
À Mingkaman, les kits EWARS sont arrivés dans un hélicoptère de l’ONU. En raison du mauvais état des routes, il se peut que l’accès aux zones reculées ou en conflit soit uniquement possible par les airs, en particulier pendant la saison des pluies.
À Mingkaman, les kits EWARS sont arrivés dans un hélicoptère de l’ONU. En raison du mauvais état des routes, il se peut que l’accès aux zones reculées ou en conflit soit uniquement possible par les airs, en particulier pendant la saison des pluies.
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Le camp de Mingkaman est situé dans l’état des Lacs du Soudan du Sud et héberge plus de 71 000 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.
Les services de santé sont assurés par le Ministère de la santé ainsi que par des organisations non gouvernementales: Health Link South Sudan (HLSS), International Medical Corps (IMC), Sudan Medical Care (SMC) et Comitato Collaborazione Medica (CCM).
Les services de santé sont assurés par le Ministère de la santé ainsi que par des organisations non gouvernementales: Health Link South Sudan (HLSS), International Medical Corps (IMC), Sudan Medical Care (SMC) et Comitato Collaborazione Medica (CCM).
OMS/C. Haskew
Le kit est conçu à l’intention des agents de santé de première ligne. Julius Opio, clinicien responsable de Health Link South Sudan (HLSS), reçoit les patients dans un établissement de santé à Mingkaman.
Il collecte tous les jours auprès des patients des données sur les maladies pendant les consultations. S’il diagnostique une maladie nécessitant une intervention urgente, comme la rougeole, le service de santé du comté peut en être informé immédiatement par téléphone portable. Le service de santé peut ensuite envisager les mesures à prendre, par exemple alerter les autres professionnels pour mettre en place une intervention immédiate, approfondir les recherches ou prélever des échantillons pour le laboratoire.
Il collecte tous les jours auprès des patients des données sur les maladies pendant les consultations. S’il diagnostique une maladie nécessitant une intervention urgente, comme la rougeole, le service de santé du comté peut en être informé immédiatement par téléphone portable. Le service de santé peut ensuite envisager les mesures à prendre, par exemple alerter les autres professionnels pour mettre en place une intervention immédiate, approfondir les recherches ou prélever des échantillons pour le laboratoire.
OMS/C. Haskew
À la fin de chaque semaine, Julius prépare son rapport hebdomadaire et le soumet au service de santé du comté.
Auparavant, les rapports étaient envoyés sur papier et il leur fallait longtemps pour atteindre les autorités régionales et nationales. Le fait d’envoyer les rapports au moyen d’un téléphone portable accélère le processus et permet au personnel du Ministère de la santé et de l’OMS de consulter les données en temps réel.
Auparavant, les rapports étaient envoyés sur papier et il leur fallait longtemps pour atteindre les autorités régionales et nationales. Le fait d’envoyer les rapports au moyen d’un téléphone portable accélère le processus et permet au personnel du Ministère de la santé et de l’OMS de consulter les données en temps réel.
OMS/C. Haskew
Lasu Robert Martin, gestionnaire de données au Ministère de la santé à Juba, utilise l’application EWARS en ligne pour consulter et gérer les rapports soumis. Les ordinateurs portables et le serveur local permettent aux données d’être compilées pour être analysées dans des pôles de coordination à l’échelle régionale et nationale.
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Si le rapport déclenche une alerte ou une notification, un SMS est renvoyé vers le téléphone afin de permettre de lancer immédiatement une intervention de santé publique. Cela peut déclencher une enquête sur la flambée et la collecte d’échantillons de laboratoire afin de confirmer ou d’infirmer la présence d’une flambée de maladie.
Lasu Robert Martin travaille avec Kenyi Nason Felix, technicien de laboratoire dans un établissement de santé à Mingkaman, afin de passer en revue les mesures à prendre si une alerte de flambée arrive sur le téléphone.
Lasu Robert Martin travaille avec Kenyi Nason Felix, technicien de laboratoire dans un établissement de santé à Mingkaman, afin de passer en revue les mesures à prendre si une alerte de flambée arrive sur le téléphone.
OMS/C. Haskew
À l’échelle nationale, moins de 50% des flambées de maladies sont signalées au Soudan du Sud. Le déploiement du kit EWARS vers d’autres régions du pays vise à porter cette proportion à 80%.
Les résultats du système EWARS sont régulièrement surveillés afin de déterminer les domaines à renforcer. Tous les 3 à 6 mois, des évaluations approfondies sont menées afin de documenter les réussites et les difficultés, et afin de recueillir les commentaires des utilisateurs de première ligne.
Les résultats du système EWARS sont régulièrement surveillés afin de déterminer les domaines à renforcer. Tous les 3 à 6 mois, des évaluations approfondies sont menées afin de documenter les réussites et les difficultés, et afin de recueillir les commentaires des utilisateurs de première ligne.
OMS
L’OMS collabore avec le Ministère éthiopien de la santé et ses partenaires afin de répondre aux conséquences du phénomène El Niño en matière de santé publique, car des millions de personnes ont été touchées par la sécheresse. Suite au succès du projet pilote EWARS au Soudan du Sud, l’Éthiopie a demandé à l’OMS d’étendre le projet sur son territoire. L’OMS travaille à la distribution de 20 kits à destination de 1000 centres de santé dans toute l’Éthiopie.