Introduction
En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme. Elle a appelé à faire davantage d'efforts au niveau international pour aider les pays à fournir à leur population de l’eau potable et des services d’assainissement accessibles et abordables.
La cible 6.2 des ODD appelle à assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement adéquats. L’indicateur de suivi est le recours à des « services d’assainissement gérés en toute sécurité », c’est-à-dire à des équipements d’assainissement améliorés qui ne sont pas partagés avec d’autres ménages et qui permettent soit de traiter les excreta produits de façon sécurisée, sur site, soit de les transporter et de les traiter hors-site.
Assainissement et santé
Chaque année, 827 000 personnes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire meurent à cause du manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène, soit 60% du total des décès par diarrhée. On pense que la cause principale réside dans les mauvaises conditions d’assainissement pour 432 000 d’entre eux.
La diarrhée reste un facteur majeur de mortalité, pourtant en grande partie évitable. Par exemple, l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène permettrait d’éviter chaque année la mort de 297 000 enfants de moins de 5 ans.
La défécation à l’air libre entretient le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté. Les pays où cette pratique est la plus répandue atteignent aussi les niveaux les plus élevés pour ce qui est de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, de la malnutrition, de la pauvreté, avec de fortes disparités dans la répartition des richesses.
De nombreux avantages sanitaires
Les avantages vont bien au-delà de la diminution du risque de diarrhée et comportent:
- la diminution de la propagation des vers intestinaux, de la schistosomiase et du trachome, des maladies tropicales négligées dont souffrent des millions de personnes;
- la diminution de la gravité et des conséquences de la malnutrition;
- la promotion de la dignité humaine et le renforcement de la sécurité, notamment pour les femmes et les jeunes filles;
- la fréquentation scolaire des jeunes filles augmente en particulier lorsqu’on met à leur disposition des installations séparées d’assainissement;
- le recyclage potentiel de l’eau, des énergies renouvelables et des nutriments à partir des matières fécales.
Une étude de l’OMS en 2012 a calculé que pour chaque dollar (US $) investi dans l’assainissement, on obtient en retour 5,50 dollars (US $) provenant de la baisse des dépenses de santé, des gains de productivité et de la diminution du nombre des décès prématurés.
Défis
En 2013, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies a lancé un appel à l’action pour l’assainissement comportant l’élimination de la défécation à l’air libre d’ici 2025. L’instauration de l’accès universel aux services de base pour l’eau potable semble à notre portée, mais l’accès universel aux services d’assainissement de base nécessitera des efforts supplémentaires.
La situation des pauvres en milieu urbain pose des difficultés croissantes alors qu’ils vivent de plus en plus dans des mégapoles où le système d’évacuation des eaux usées est précaire ou inexistant, et où l’espace pour les toilettes et l’enlèvement des déchets reviennent chers. Les inégalités d’accès sont encore aggravées lorsque les eaux usées des familles plus aisées se déversent dans des collecteurs d’eaux pluviales, des voies d’eau ou des décharges et polluent ainsi les zones d’habitation pauvres.
On ne dispose pas beaucoup de données fiables mais, selon des estimations, jusqu’à 90% des eaux usées dans les pays en développement sont déversées partiellement traitées ou telles quelles dans les cours d’eau, les lacs ou la mer.
On considère de plus en plus les eaux usées comme une ressource pour fournir de l’eau et des nutriments destinés à la production d’aliments pour nourrir les populations urbaines toujours plus nombreuses. Pour cela, il faut cependant:
- des pratiques de gestion garantissant un traitement suffisant des eaux usées pour un recyclage sans danger;
- un encadrement institutionnel et une réglementation;
- des campagnes d’éducation du public pour informer les populations sur l’utilisation des eaux usées.
Action de l’OMS
En tant qu’autorité internationale de la santé publique, l’OMS dirige les efforts mondiaux pour éviter la transmission des maladies et conseille les gouvernements en matière de réglementation sanitaire.
Pour ce qui est de l’assainissement, l’OMS surveille la charge mondiale de morbidité et le niveau d’accès aux services d’assainissement en analysant ce qui contribue aux progrès ou les freine. Ce suivi donne aux États Membres et aux donateurs des données mondiales les aidant à décider comment investir pour fournir des toilettes et garantir une gestion sans risque des eaux usées et des excreta.
L’OMS collabore avec ses partenaires en vue de promouvoir des pratiques efficaces de gestion et d’évaluation des risques pour l’assainissement dans les communautés et les établissements de santé au moyen des lignes directrices de l’OMS sur l’assainissement et la santé, l’utilisation sans risque des eaux usées, la qualité des eaux à usage récréatif et la planification de la sécurité de l’assainissement. L’OMS soutient également la collaboration entre le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) et les programmes de santé sur les maladies tropicales négligées, le choléra, la poliomyélite et la résistance aux antimicrobiens.- La planification de la gestion de la sécurité sanitaire de l'assainissement
- Utilisation sans risque des eaux usées, des excreta et des eaux ménagères
- Eaux à usage récréatif
- Collaboration entre le secteur WASH et le secteur de la santé
- Établissements de soins et déchets
