Nouveau-nés: réduire la mortalité

28 septembre 2018

Principaux faits

  • En 2017, 2,5 millions d’enfants dans le monde sont décédés pendant leur premier mois de vie – ce qui représente environ 7 000 décès de nouveau nés par jour, avec 1 million de décès le premier jour de vie et près d’un million de décès au cours des six jours suivants.
  • Les enfants qui meurent au cours des premiers 28 jours de vie présentent des affections et des maladies associées à l’absence de soins de qualité à la naissance ou à l’absence de soins ou de traitements dispensés par un personnel qualifié immédiatement après la naissance et dans les premiers jours de vie.
  • Les naissances prématurées, les complications lors de l’accouchement (asphyxie à la naissance ou absence totale de respiration), les infections et les malformations congénitales sont à l’origine de la plupart des décès néonatals.
  • Les femmes qui bénéficient de soins dirigés par des sages femmes visant à assurer une continuité des soins présentent un risque 16 % moindre de perdre leur enfant et 24 % moindre d’accoucher prématurément, si ces sages femmes sont des professionnelles qualifiées satisfaisant aux normes internationales.

Qui sont les enfants les plus exposés ?

Nouveau‑nés

En 2017, 2,5 millions d’enfants dans le monde sont décédés au cours de leur premier mois de vie. On compte environ 7 000 décès de nouveau‑nés par jour, ce qui représente 47 % de l’ensemble des décès d’enfants de moins de 5 ans, chiffre en hausse par rapport à 1990 où il était de 40 %. En 2015, on comptait environ le même nombre d’enfants mort‑nés.
Depuis 1990, de grands progrès ont été accomplis dans le monde en matière de survie de l’enfant. Au niveau mondial, le nombre de décès néonatals est passé de 5 millions en 1990 à 2,5 millions en 2017. Cependant, la baisse de la mortalité néonatale entre 1990 et 2017 a été plus lente que celle de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans ayant dépassé la période néonatale (51 % contre 62 %, toujours au niveau mondial). En Afrique subsaharienne, région où le taux de mortalité des enfants de moins 5 ans reste le plus élevé, la part des décès néonatals est relativement faible (37 %). En revanche, en Europe, région où le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est le plus faible, 54 % de l’ensemble des décès dans cette tranche d’âge ont lieu pendant la période néonatale. 

Causes

La majorité des décès néonatals (75 %) ont lieu au cours de la première semaine de vie, et environ 1 million de nouveau‑nés meurent dans les premières 24 heures. En 2016, les naissances prématurées, les complications lors de l’accouchement (asphyxie à la naissance ou absence totale de respiration), les infections et les malformations congénitales sont à l’origine de la plupart des décès néonatals. À partir de la fin de la période néonatale et jusqu’au terme des 5 premières années de vie, la pneumonie, la diarrhée, les malformations congénitales et le paludisme constituent les principales causes de décès. La malnutrition est un facteur sous‑jacent qui rend les enfants plus vulnérables aux maladies graves.

Stratégies prioritaires

La très grande majorité des décès de nouveau‑nés ont lieu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il est possible d’améliorer la survie et la santé des nouveau‑nés et de mettre un terme à la mortinaissance évitable en instaurant une couverture élevée des soins prénatals de qualité, des soins par un personnel qualifié, des soins postnatals pour la mère et l’enfant, et des soins aux nouveau‑nés petits et malades. Là où les programmes de sages‑femmes fonctionnent bien, la fourniture de soins dirigés par des sages‑femmes visant à assurer une continuité des soins peut réduire les naissances prématurées de 24 %. Dans ce modèle de soins, une sage‑femme ou une équipe de sages‑femmes dispense des soins à la femme tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale, et sollicite une aide médicale en cas de besoin. L’augmentation des accouchements en établissement (environ 80 % du total au niveau mondial) ouvre des possibilités formidables pour dispenser des soins essentiels aux nouveau‑nés et pour identifier et prendre en charge les nouveau‑nés à haut risque. Toutefois, peu de femmes et de nouveau‑nés restent dans l’établissement pendant le délai recommandé (les 24 heures suivant l’accouchement), période pendant laquelle le risque de complication est le plus élevé. De plus, trop de nouveau‑nés meurent à la maison en raison d’un renvoi précoce au domicile, de difficultés d’accès aux soins ou de retards à consulter. Quatre visites de soins postnatals sont recommandées dans l’établissement de santé ou au domicile. Elles jouent un rôle essentiel pour atteindre ces nouveau‑nés et leurs familles.

Pour accélérer les progrès en matière de survie néonatale et de promotion de la santé et du bien‑être, il faut améliorer la qualité des soins et faire en sorte que les nouveau‑nés petits et malades bénéficient de services de santé de qualité.

Soins essentiels au nouveau‑né 

Tous les nourrissons devraient bénéficier des soins suivants:

  • protection thermique (par exemple, en encourageant le peau à peau entre la mère et l’enfant);
  • soins hygiéniques du cordon ombilical et soins cutanés;
  • allaitement précoce et exclusif;
  • évaluation de signes indiquant des problèmes de santé graves ou la nécessité de soins supplémentaires (par exemple, nourrissons de faible poids de naissance, malades ou dont la mère est infectée par le VIH);
  • traitement préventif (par exemple, vaccination par le BCG et l’hépatite B, administration de vitamine K et prophylaxie oculaire).

Il est conseillé aux familles de: 

  • consulter rapidement un médecin si nécessaire (les signes de danger sont des difficultés du nourrisson à s’alimenter, une diminution de son activité, des difficultés respiratoires, de la fièvre, des crises ou des convulsions, ou une baisse de la température corporelle);
  • déclarer la naissance;
  • faire vacciner l’enfant dans les délais prévus par le calendrier national.

Certains nouveau‑nés nécessitent une attention et des soins particuliers pendant leur séjour à l’hôpital et à leur domicile, afin de réduire au minimum les risques pour leur santé.

Enfants de faible poids de naissance et enfants prématurés:

  • si un nouveau‑né de faible poids de naissance est identifié à domicile, aider la famille à trouver un hôpital ou un établissement qui pourra le prendre en charge;
  • veiller tout particulièrement à tenir le nouveau‑né au chaud, notamment au moyen du peau à peau, à moins que des contre‑indications médicales justifient de différer le contact avec la mère;
  • faciliter la mise en route de l’allaitement, par exemple en aidant la mère à tirer son lait pour nourrir l’enfant au moyen d’une coupelle ou par d’autres méthodes si besoin;
  • apporter une attention particulière à l’hygiène, en particulier au lavage des mains;
  • apporter une attention particulière aux signes de danger et aux soins nécessaires ; et
  • apporter un soutien supplémentaire à l’allaitement maternel et au suivi de la croissance.

Nouveau‑nés malades

  • Les signes de danger doivent être identifiés le plus tôt possible dans les établissements de santé ou au domicile de l’enfant et celui‑ci doit être redirigé vers le service approprié pour bénéficier d’un diagnostic plus approfondi et de soins;
  • Si un nouveau‑né malade est identifié à domicile, il faut aider la famille à trouver un hôpital ou un établissement qui pourra prendre en charge l’enfant.

Enfants nés de mères infectées par le VIH 

  • administrer un traitement antirétroviral préventif aux mères et aux nouveau‑nés pour prévenir les infections opportunistes;
  • pratiquer un test de dépistage du VIH et prodiguer des soins aux nourrissons exposés ; et
  • fournir des conseils et une aide aux mères concernant l’alimentation du nourrisson. Les agents de santé communautaires doivent connaître les problèmes spécifiques liés à l’alimentation du nourrisson. De nombreux enfants nés de mères infectées par le VIH naissent prématurément et sont davantage exposés aux infections. 

Action de l’OMS

L’OMS travaille avec les ministères de la santé et les partenaires afin de:

1) renforcer les soins et investir dans ce domaine, en particulier s’agissant des soins à la naissance et pendant la première semaine de vie, puisque la plupart des nouveau‑nés meurent au cours de cette période;
2) améliorer la qualité des soins prodigués à la mère et au nouveau‑né, depuis la grossesse jusqu’à la fin de la période postnatale, notamment en renforçant les soins obstétricaux;
3) étendre les services de qualité aux nouveau‑nés petits et malades, notamment en améliorant les soins infirmiers néonatals;
4) réduire les inégalités conformément aux principes de la couverture sanitaire universelle, notamment en tenant compte des besoins des nouveau‑nés dans les contextes humanitaires et fragiles;
5) promouvoir l’engagement des mères, des familles et des communautés et leur donner les moyens de participer à la fourniture de soins de qualité pour les nouveau‑nés et d’exiger de tels soins; et
6) renforcer les activités de mesure, le suivi des programmes et la responsabilisation en vue de recenser chaque nouveau‑né et chaque mortinaissance.